Le poids de l’industrie alimentaire wallonne dans l’emploi et les investissements industriels ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Mais Fevia Wallonie, la fédération de l’industrie alimentaire wallonne, pointe du doigt, dans son dernier rapport économique, les risques qui planent pour l’avenir. « Pour que la croissance et la création d’emplois se poursuivent, il est nécessaire que les conditions d’une bonne compétitivité soient réunies : il est notamment crucial d’attirer plus de jeunes travailleurs qualifiés. Par ailleurs, l’accumulation de taxes et de cotisations hypothèque la croissance du secteur » insiste Guy Paternoster, président de Fevia Wallonie.
L’industrie alimentaire wallonne a connu une hausse importante des investissements en 2017 qui sont passés de 382 à 458 millions d’euros (+20,2%). Au cours de la période 2013-2017, la part de l’industrie alimentaire dans le total des investissements industriels est passée de 16,5% à 32,5%. L’industrie alimentaire est donc devenue une industrie-clé pour l’économie wallonne.
Plus d’investissements impliquent aussi plus d’emplois. En 2017, l’industrie alimentaire wallonne occupait un total de 22.038 travailleurs. Cela représente une augmentation de 4,4% (estimation) par rapport à 2016. L’industrie alimentaire wallonne entraîne en outre encore près de 34.159 travailleurs indirects, ce qui porte à plus de 56.197 le nombre total d’emplois liés au secteur. La part de l’industrie alimentaire wallonne dans l’emploi industriel total s’élève à 17,6%.
La pyramide des âges et une pénurie de profils adaptés menacent la croissance
Cependant, le potentiel de croissance de l’industrie alimentaire est sous pression. Tout d’abord, la pyramide des âges des salariés actifs au sein de l’industrie alimentaire wallonne inspire de l’inquiétude. La part des moins de 50 ans est en baisse et le nombre des plus de 50 ans est en augmentation. En 2005, 17,1% des travailleurs de l’industrie alimentaire wallonne avaient plus de 50 ans, cette part est passée à 29% en 2017.
L’industrie alimentaire wallonne a, par ailleurs, du mal à recruter de nouveaux travailleurs. Une grande part des plus de 50 ans, actifs au sein de l’industrie alimentaire, va prendre sa retraite dans les prochaines années. Le problème du vieillissement dans l’industrie alimentaire est d’autant plus préoccupant qu’il y a un grand nombre de fonctions en pénurie. Ce sont surtout les profils techniques (comme les opérateurs et conducteurs de ligne de production) qui sont de plus en plus difficiles à trouver. Pour l’avenir de l’industrie alimentaire wallonne, il est crucial d’attirer plus de jeunes travailleurs qualifiés.
Fevia Wallonie a déjà entrepris plusieurs actions pour mieux faire connaître le secteur comme employeur ainsi que ses différents métiers, mentionnons à ce sujet les Food At Work Days (visites d’entreprises, jobdays, sessions d’info-métiers) et les Food At Work Student Awards, des concours à l’innovation alimentaire destinés aux élèves et étudiants de l’enseignement secondaire et supérieur. Le secteur travaille aussi avec l’enseignement et l’IFAPME au développement de la formation en alternance, de stages en entreprises et de filières de formations correspondant aux attentes des entreprises. Les collaborations avec le Forem se poursuivent également afin de veiller à une meilleure adéquation entre les demandeurs d’emploi et les offres d’emploi du secteur. Le secteur soutient ainsi les dernières mesures pour lutter contre les pénuries lancées par le Ministre Jeholet et le Gouvernement wallon et qui viennent renforcer celles déjà prises par le secteur avec le Forem dans certaines régions.
Renforcer la compétitivité de l’industrie alimentaire wallonne
De plus, la compétitivité est sous pression parce que, malgré le tax-shift, le handicap salarial reste à 16,4% en 2018. Les surcoûts énergétiques ont augmenté de 337% depuis 2009 et la taxe kilométrique touche l’industrie alimentaire en plein cœur. Des actions, par l’industrie alimentaire et le gouvernement wallon sont donc cruciales. Jean Eylenbosch, président de Fevia y ajoute: « Le gouvernement fédéral a bien compris que l’introduction de taxes supplémentaires n’est pas une bonne idée. L’industrie alimentaire belge remercie les autorités fédérales de continuer à rester vigilant face à la compétitivité, à l’instar du gouvernement flamand. Nous sommes confiants que le gouvernement wallon prendra également la bonne décision à cet effet. »
« Cet environnement nous pousse à réagir pour garantir notre compétitivité en concertation avec les autorités, l’agriculture, la distribution et d’autres parties prenantes » conclut Guy Paternoster, président de Fevia Wallonie. « Nous sommes ainsi aujourd’hui présents sur la Foire de Libramont sur un stand conjoint avec Wagralim, l’AWEX et la démarche D’Avenir avec l’ambition commune d’assurer un avenir durable à tous les acteurs de la chaîne alimentaire en favorisant la collaboration, l’innovation, la création de valeur et l’exportation. Fevia Wallonie tend aussi la main à toutes les autorités afin de promouvoir et s’appuyer sur nos atouts : la qualité, la diversité et l’innovation. »
© branex
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